Jour 1 : « Que ce Chapitre Général soit porteur d’espoir ».

Le mardi 15 octobre, le Frère Jesus Etayo, supérieur général, a déclaré ouvert le 70ème Chapitre général, après une messe d’ouverture inspirante, rassemblant des frères et des collaborateurs de 18 provinces.

Le Frère Franciszek Salezy Chmiel, Supérieur Provincial de la Province de Pologne, a accueilli les capitulants : « Nous sommes ravis de vous accueillir ici, chez la Vierge Noire, qui intercède dans de nombreux miracles. Cela signifie aussi beaucoup pour nos frères en Ukraine. Votre présence est un soutien très important pour eux et pour le peuple ukrainien ».

Jour 2 : Le marché est ouvert !

« Je suis très rassuré de voir que le charisme de Saint Jean de Dieu perdure parmi les Frères ainsi que les collaborateurs. »

En ce deuxième jour du Chapitre général, les participants ont présenté leurs réalisations, ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés dans leurs provinces respectives. En résumé, comment le charisme de saint Jean de Dieu s’exprime-t-il, et quelles sont les aspirations ou les questions pour les années à venir ?

Chacune des 18 provinces a eu l’opportunité aujourd’hui d’installer un stand pour présenter leur identité et leurs actions. Chacun a pu partager son histoire, ses projets et des vidéos montrant leurs activités et leur famille hospitalière.

« À la fin de cette journée, je réalise encore plus à quel point l’Ordre est diversifié. Certaines provinces ont des défis similaires à ceux auxquels nous faisons face en Pologne. Mais j’ai aussi vu de l’espoir, car le charisme de Saint Jean de Dieu est très vivant. J’espère que les Frères continueront à transmettre le charisme de SJD. » Collaborateur polonais.

Jour 3 et 4 : Abordons les questions clés auxquelles nous sommes confrontés

« Continuons à nous adapter à ce monde en changement, pour trouver la Lumière qui nous permettra de soutenir notre mission. Nous ne devons pas abandonner, mais continuer à nous ouvrir et à collaborer. » Fr. Jesus Etayo.

En s’appuyant sur des thèmes liés au travail de sensibilisation mené dans les 18 provinces, chacun a eu l’occasion aujourd’hui de réfléchir à cette expérience, de discuter de la réalité de sa province, de partager des questions ou des surprises personnelles, et de poser leurs interrogations. L’objectif était de permettre à chaque participant de mieux saisir le pouls de l’Ordre hospitalier, sa réalité présente et ses évolutions, au-delà de sa propre province et de sa vie quotidienne. Ainsi, dessiner collectivement la réalité de l’Ordre hospitalier au niveau mondial.

« La question des besoins spirituels concerne toutes les provinces. Je crois que la culture spirituelle a un avenir. Les gens font face à diverses difficultés personnelles et spirituelles. On peut se demander comment répondre, mais je pense que l’Ordre hospitalier est bien positionné pour agir à ce sujet. La spiritualité est le fondement de toutes les convictions. »

Les participants descendent progressivement le U dans la méthodologie adoptée pour le Chapitre, afin d’atteindre les questions essentielles qui doivent être abordées durant ce Chapitre.

Après des discussions de groupe et un temps de réflexion fructueux, les participants ont exprimé les questions suivantes à la fin de la journée, catégorisées en trois thèmes non exhaustifs :

  • La mission d’hospitalité (hospitalité régénérative, formation et vocations, notre identité commune, transmission du charisme, vie religieuse…)
  • Gouvernance (stratégie et responsabilité, structures durables pour transmettre notre identité charismatique autour de nous…)
  • Durabilité financière et environnementale (durabilité financière, collecte de fonds, optimisation des ressources, hospitalité durable, réduire notre impact sur l’environnement)

Jour 5 : Que devons-nous laisser mourir pour l’avenir ?

« En vérité, en vérité, je vous le dis,
Si le grain de blé ne tombe pas en terre et ne meurt, il reste seul.
Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Jean 12:24

Les participants du Chapitre sont revenus sur les questions exprimées la veille, se demandant :

  • En rapport avec ces questions, que ne peut-on plus continuer dans l’Ordre ?
  • Qu’est-ce que nous devrons laisser aller, laisser mourir pour la vitalité de l’Ordre ?
  • Et moi, qu’est-ce que je dois laisser aller, laisser mourir, afin de permettre la kenosis ?

Le matin, les participants ont été accueillis à la chapelle de Jasna Gora pour célébrer l’adoration de la Vierge noire.

photos

Jour 6 : Excursion à Koszęcin

Une journée pleine de joie offerte par les Frères de la Province de Pologne. Les participants ont eu la chance d’écouter le chœur traditionnel Śląsk, dans le château de Koszęcin qu’ils ont visité, l’un des monuments néoclassiques les plus importants en Pologne.

 

Pour ce deuxième jour du Chapitre général, les participants ont pu montrer les défis qu’ils rencontrent dans leurs provinces respectives.

Ce 15 octobre s’est ouvert le 70ème Chapitre général de l’Ordre hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu à Częstochowa, en Pologne.

Du 15 octobre au 7 novembre prochain, à Częstochowa, en Pologne, se tiendra le 70e Chapitre général des Frères de Saint Jean de Dieu, sur le thème « L’Hospitalité, dans un monde en mutation. » Cette sorte d’assemblée générale des Frères hospitaliers du monde entier, qui se réunit tous les six ans, revêt une importance majeure pour l’Ordre, car il constitue un moment privilégié de discernement, de renouvellement et de prise de décision. Comme lors du précédent chapitre, celui-ci réunira des frères – au nombre de 67, venant des 5 continents – et une vingtaine de laïcs venus de différentes provinces du monde, pour réfléchir aux défis et aux orientations à venir.

Qu’est-ce qu’un Chapitre général ?

Le Chapitre général est le plus haut organe décisionnel de l’Ordre hospitalier. Il a pour rôle de définir les grandes orientations de la mission de Saint Jean de Dieu pour les années à venir. C’est aussi le lieu où se prennent des décisions importantes concernant la gouvernance, les grandes lignes d’actions pour les années à venir, l’organisation de la vie religieuse, et la réélection du supérieur général et de son conseil.

Ce moment de prière et de réflexion collective est profondément ancré dans la spiritualité de l’hospitalité, une valeur centrale de l’Ordre. Les participants auront l’occasion de méditer sur les besoins émergents dans notre monde actuel, tels que les crises écologique et économique, les défis sociaux et sanitaires, et de repenser la manière dont l’Ordre peut répondre à ces enjeux tout en restant fidèle à sa mission première : « Par les corps, aux âmes » (devise de saint Jean de Dieu).

Le chapitre : une étape vers l’avenir

Ce Chapitre général sera non seulement un temps de prise de décision, mais aussi un moment de profond renouveau spirituel pour chaque membre de l’Ordre. Il invitera les frères, les collaborateurs et tous ceux qui sont engagés dans l’œuvre de Saint Jean de Dieu à redécouvrir les racines de leur engagement dans l’hospitalité. Il s’agira aussi de renouveler l’élan missionnaire pour répondre aux besoins des personnes souffrantes et marginalisées, tout en réfléchissant à de nouvelles manières de prendre soin.

Retrouvez les éléments d’organisation de ce chapitre sur le site dédié, ainsi que sur nos réseaux sociaux. Nous le confions également à vos prières !

« Ne cherchons pas de solutions aux problèmes, mais concentrons notre attention sur le discernement de la volonté de Dieu, formulée ici sous la forme du ‘rêve de Dieu’ pour les communautés, les provinces et l’Ordre, à la suite de saint Jean de Dieu ! » (P. Jose Cristo Rey, cfm)

Mihaël, jeune croate de 23 ans, achève ses 2 années de noviciat à Brescia, en Italie. Destiné à devenir Frère de Saint Jean de Dieu pour la province de France, il prononcera ses premiers vœux temporaires en novembre prochain, avant de revenir en France pour son scolasticat, dernière étape de formation avec les vœux définitifs. Rencontre.

Quel est votre parcours ?

Après le lycée et un bref passage à l’université, j’ai découvert la vocation de frère hospitalier qui m’a profondément enthousiasmé ! J’ai d’abord passé 6 mois à Marseille, au Centre Forbin de la Fondation Saint Jean de Dieu, puis 6 mois au Centre du Croisic. Je suis maintenant depuis deux ans au noviciat européen à Brescia.

En quoi consiste cette première étape de formation ?

Le noviciat est la maison de formation des Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu. A Brescia, la particularité est que ce noviciat accueille, depuis cinq ans, les jeunes de toutes les provinces d’Europe qui se posent la question de la vocation hospitalière. Chaque novice vient de son propre pays avec son caractère, ses habitudes et sa culture, et la formation consiste à nous apprendre à vivre ensemble, en vue de notre mission finale qui est le service des plus petits. C’est pourquoi cette première étape de formation met l’accent sur l’apprentissage de la vie communautaire et sur l’apostolat, par un temps de service au sein d’un hôpital psychiatrique ou dans un centre pour sans-abris tenus par les frères. Nous voyageons aussi pas mal pour découvrir d’autres centres de l’Ordre et acquérir de nouvelles expériences ! Au noviciat, nous apprenons en théorie comme en pratique les vœux religieux des Frères de Saint Jean de Dieu : chasteté, obéissance, pauvreté et hospitalité.

Après ces 2 années de formation, comment avez-vous perçu ce temps avec d’autres novices européens ?

Vivre en fraternité, c’est beau sur le papier, mais ce n’est pas évident dans la réalité ! C’est un apprentissage du quotidien qui m’aide à mieux me connaître moi-même et à remettre en question mes façons de faire. Parfois, il nous arrive de faire le bien ou le mal sans même nous en rendre compte, cela fait partie de nos habitudes, de notre disposition naturelle… Les autres peuvent donc nous aider à discerner cela, et bien qu’ils ne soient pas un critère de jugement pour moi, ils m’aident à corriger une image déformée que j’ai peut-être de moi-même. Et puis, l’environnement international apporte ses avantages et ses défis supplémentaires. Ne pas connaître la langue des autres peut nous limiter sous certains aspects, et le décalage culturel peut causer des frustrations, surtout au début, mais tout cela élargit nos horizons. Les circonstances historiques ont également influencé le développement de différentes approches de la spiritualité dans chaque pays. Depuis les temps apostoliques, l’Église a toujours eu un caractère international, et cela prend encore plus d’importance dans le contexte actuel de grande mondialisation.

Quels sont les axes de formation qui sont développés au noviciat ?

On commence par les valeurs humaines fondamentales, comme le sens de la justice, le travail, la prudence, la modération. Ce n’est que lorsque nous sommes bien ancrés en tant qu’êtres humains, hommes et femmes, que nous pouvons être de bons chrétiens. L’Evangile n’enlève rien à l’humanité, mais il ajoute aux aspects humains les mystères de la foi, pour que nous vivions dans la joie de l’espérance, et pour que nous perfectionnions notre amour pour Dieu et pour notre prochain. Dans notre Ordre, la sensibilité aux personnes vulnérables est très importante.

Quel meilleur souvenir gardez-vous de ce passage au noviciat de Brescia ?

Avant d’entrer au noviciat, j’étais assez scrupuleux, et pas toujours dans le bon sens du terme. Le noviciat m’a aidé à m’assouplir avec un esprit filial et l’envie de faire la volonté de Dieu avant tout. Après tout, Jésus dans l’Évangile a souvent adressé cette mise en garde aux pharisiens. Mon plus beau souvenir sera donc ce doux goût de la liberté des enfants de Dieu.

Quel bilan tirez-vous de ce temps de noviciat ?

En Europe, de moins en moins de jeunes choisissent de s’engager, que ce soit par le mariage, ou la vocation, qu’elle soit sacerdotale ou religieuse. Dans le monde hospitalier, les débats sur les questions de bioéthique se multiplient. Vivre en communauté avec des frères en Christ, d’âges et d’origines différents, qui partagent la même préoccupation pour les plus fragiles à l’exemple de saint Jean de Dieu, m’offre une perspective et me donne l’espoir que le bien finira par triompher !

Dans quel état d’esprit arrivez-vous en France et quelle sera votre mission ?

J’arrive plein d’énergie et prêt à me mettre au service là où la Providence me guidera ! A priori je serai à cheval entre les études et un service simple en milieu hospitalier, comme brancardier par exemple. Mais pour l’instant, je ne m’en soucie pas trop, l’important est d’apporter la joie et l’espoir là où nous sommes semés, même si ce n’est pas toujours facile !


Les 4 et 5 septembre derniers, le Centre Saint Jean de Dieu du Croisic a accueilli la première édition du Forum de l’Hospitalité, un événement qui a réuni frères, collaborateurs, bénévoles et résidents, ainsi que Flore et Valentin, les Messagers de l’Hospitalité.

Cet événement, né de l’initiative du définitoire de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu de France, visait à créer un espace de rencontre, de partage et de réflexion autour des valeurs d’hospitalité qui animent les actions de l’Ordre.

Une ambiance fraternelle et bienveillante

Dès les premières heures du forum, une dynamique fraternelle s’est rapidement installée. L’ensemble des participants a pu échanger dans un cadre chaleureux. Que ce soit lors des visites dans les services, lors de partages informels ou des temps spirituels, l’esprit familial propre à l’Ordre hospitalier a été ressenti par tous. Frère Jean-Marie a notamment souligné l’importance de ces moments partagés : « Le forum a permis de créer une ambiance fraternelle et joyeuse. Le temps de la messe a condensé ces deux jours d’échanges intenses, apportant paix et sérénité. »

Un moment clé pour les Messagers de l’Hospitalité

La présence de Flore, Valentin et de leur petite fille Anna, engagés dans un tour du monde à la voile sous le nom des Messagers de l’Hospitalité, a marqué l’ensemble des participants. Leur projet, soutenu par la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu, consiste à voyager à la rencontre des centres et communautés Saint Jean de Dieu à travers le monde pour diffuser et incarner les valeurs de l’Ordre. Lors de ces deux journées, ils ont eu l’occasion de partager leur témoignage, et d’échanger avec les résidents, collaborateurs et bénévoles.

Flore a exprimé sa gratitude quant à l’accueil qu’ils ont reçu : « Nous avons été accueillis comme des membres de la famille. En l’espace de 24 heures, des liens forts se sont tissés avec les résidents et collaborateurs, témoignant de la puissance de l’hospitalité dans ce lieu. » Leur témoignage a été un point fort du forum, incitant résidents et bénévoles à réfléchir sur les façons d’être à leur tour des Messagers de l’Hospitalité, de maintenir ce lien et de continuer à diffuser ces valeurs au-delà de l’événement. 

Des échanges riches et des perspectives pour l’avenir

Ce forum version « v0 » a permis de faire émerger des réflexions profondes sur l’hospitalité et ses multiples dimensions. D’autres événements du même genre sont prévus au sein des établissements Saint Jean de Dieu de France, à raison de 2 ou 3 par an. Ce premier Forum de l’Hospitalité a clairement montré son potentiel en tant que moteur de cohésion et de lien au sein de la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu. Les participants, enthousiasmés par l’expérience, ont d’ores et déjà exprimé leur volonté de voir ces forums se répéter à une fréquence régulière.

Une heure de spectacle durant laquelle deux comédiens, accompagnés par une musicienne, racontent l’incroyable épopée de Jean de Dieu (1495-1550), saint patron des malades et des soignants.

Ce mercredi soir ouvrent les Jeux paralympiques. A cette occasion, du 28 août au 8 septembre, sur 12 lieux différents, les participants valides ou porteurs de handicaps pourront découvrir ou pratiquer ensemble 12 para-sports et vivre ainsi les Jeux au plus près. Les résidents, collaborateurs et frères du Centre Lecourbe – Fondation Saint Jean de Dieu participent à l’événement.

“Un événement inoubliable, avec de grands moments fraternels riches en émotions attend jeunes et moins jeunes”, expliquent les organisateurs des Holy Games. Par cette mobilisation, l’Eglise catholique de France souhaite contribuer à la réussite du « match retour » que constituent ces Jeux paralympiques et mettre la fraternité au cœur de cette quinzaine olympique en permettant aux plus fragiles de vivre ces Jeux eux aussi.

Le programme de chaque journée tiendra compte des horaires des compétitions sportives afin de permettre à ceux qui les suivront de pouvoir aussi participer aux activités prévues dans les paroisses d’accueil. Cette route passera par le Centre Lecourbe de la Fondation Saint Jean de Dieu, le 3 septembre, au septième jour des jeux paralympiques. Au programme, accueil des participants à 9 h, suivi d’une messe puis d’activités sportives et notamment du para-tir à l’arc en initiation et des retransmissions des épreuves paralympiques de cette journée.

L’après-midi, trente places ont été réservées pour permettre aux résidents d’aller assister aux épreuves aux Invalides. “On fait partie d’une grande route qui va durer tout le long des Jeux paralympiques et permettre à un grand nombre de personnes, valides ou non, de vivre ensemble cet événement unique”, explique Marie, coordinatrice du service d’accès à la culture, au sport et aux loisirs du Centre Lecourbe. La matinée sera ouverte au public.

En 2025, les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu fêteront le 310e anniversaire de leur présence à Venise, où ils exercent toujours leur charisme auprès de personnes âgées, de malades en fin de vie et de personnes en convalescence. En cette période estivale, reportage dans un établissement Saint Jean de Dieu hors du commun.

« Pour nous rejoindre, prendre le bateau ligne 4.2 ou 5.2, ou le vaporetto ligne 1 », peut-on lire sur le dépliant de l’établissement sanitaire. C’est en effet au bord d’un canal, dans le quartier paisible de Cannaregio, au nord de la Sérénissime, que se trouve le palazzo pluriséculaire qui abrite l’hôpital Saint Raphaël depuis 140 ans. C’est d’ailleurs en bateau-ambulance que les patients arrivent dans cet établissement, accueillis dans un hall qui semble à lui seul raconter toute l’histoire des Fatebenefratelli – littérallement « Faites le bien, frères », surnom donné aux Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu en Italie – sur la célèbre île italienne.

Les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu sont arrivés dans la République de Venise en 1715 pour prêter main forte aux soins des soldats blessés ou malades dans les hôpitaux militaires de la ville. Très vite, les frères se sont installés sur l’île de San Servolo, au sud-est de la Sérénissime, où ils ont géré successivement un hôpital général puis un hôpital psychiatrique. En 1882, l’hôpital a dû déménager en plein cœur de Venise, dans les bâtiments actuels.

Quand on pénètre dans cet hôpital, on a l’impression d’être hors du temps. Les bureaux sont immenses, gardant le style de l’époque avec leurs hauts plafonds et le mobilier d’origine. Juste après le hall d’accueil, on entend le doux clapotis de l’eau du “parking” de l’établissement, où attend un petit bateau à moteur qui sert de véhicule aux salariés pour faire une course ou pour un rendez-vous en ville. Enfin, un petit jardin entouré de murailles, au fond de la propriété, donne sur la lagune extérieure de Venise, faisant face à l’île de Murano.

180 salariés travaillent ici, pour une structure de 190 lits répartis en différentes unités : un service de soins palliatifs, un hébergement pour personnes âgées dépendantes ou non, un centre de convalescence, un service de soins pour personnes dépendantes, ou encore une unité de réhabilitation de 75 lits avec salle de gym et piscine. Le centre comprend par ailleurs un service de radiologie dernière génération, un laboratoire, ainsi qu’une dizaine de services ambulatoires.

L’hôpital Saint Raphaël est conventionné, reconnu par le ministère de la Santé comme établissement sanitaire spécialisé. Il s’agit d’un des premiers établissements de l’Ordre hospitalier du nord de l’Italie. “L’hospitalité y trouve toujours un espace pour s’exprimer selon les orientations léguées par notre fondateur, saint Jean de Dieu : ‘Une charité pluriséculaire, avec des moyens modernes’”, peut-on lire dans le livret d’accueil du patient.

Gérés directement par la province lombardo-vénitienne dont le siège légal se trouve à Brescia, il n’est pas rare de voir encore des frères diriger les établissements de l’Ordre. C’est ainsi qu’à Venise, Frère Marco veille sur l’institution en tant que Prieur, secondé par un laïc directeur d’établissement, Marco Mariano. Deux autres Frères, Frère Lucas et Frère Riccardo, tous deux infirmiers de profession, accompagnent chaque jour les patients par leur simple présence hospitalière et fraternelle au milieu d’eux. À noter également la présence significative d’une communauté de quatre sœurs franciscaines de la congrégation des Sacrés Cœurs, dédiée à l’accompagnement des malades, avec le soutien d’un aumônier.

Héritiers d’une histoire hospitalière forte dans cette petite île devenue un véritable musée fascinant pour le touriste, les Frères de Saint Jean de Dieu ont tissé des liens si étroits avec les Vénitiens au cours des trois derniers siècles qu’ils sont devenus aujourd’hui une référence pour la ville.


“Ouvrons grand les jeux” : tel est le slogan des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. “C’est une invitation lancée au monde entier à venir vivre des émotions nouvelles, ensemble… C’est aussi un pouvoir. Le pouvoir d’ouvrir nos cœurs et nos esprits, pour ne plus voir les différences comme des obstacles”, disait Tony Estanguet, président des JO 2024, en expliquant ce slogan.

Je suis touché par ce propos qui définit exactement notre hospitalité ! L’hospitalité qui est notre identité, le fondement de notre mission et de nos valeurs que nous vivons et partageons avec nos collaborateurs.

D’abord parce qu’au travers du soin du corps, nous croyons à Saint Jean de Dieu que nous pouvons toucher les âmes. Eh oui ! C’est notre devise et notre spiritualité ! Par le soin du corps, on atteint l’âme et c’est le Christ lui-même qui nous a montré ce chemin. Si la version habituelle est “Par les corps, aux âmes”, permettez-moi de rajouter, comme un trait d’union entre les deux, celui de “forger l’esprit”. Les sportifs de haut niveau savent à quel point “l’état d’esprit” est aussi important que la préparation du corps pour atteindre la réussite. C’est ce fameux fair-play qui invite au respect à la fois des règles et de l’adversaire.

Dans le domaine de la compétition, il est également nécessaire d’anticiper nos capacités physiques par un travail d’excellence, par une préparation de qualité.

“Mieux vaut prévenir que guérir”

Dans le domaine de la santé et de l’éducation, nous savons tous très bien que ‘mieux vaut prévenir que guérir’. L’hospitalité selon saint Jean de Dieu ne se focalise pas seulement sur le soin du malade mais aussi sur la prévention de la maladie. Le sport, qui est un soin du corps par excellence, est un moyen pour y parvenir, grâce à ses effets bénéfiques tant sur le plan physique que mental, social et familial. Et c’est la responsabilité partagée de tout le monde de prévenir la maladie, car un esprit sain se trouve dans un corps sain.

Le sport est enfin le moyen de prendre soin de soi avant de s’occuper des autres. “Frères, faites-vous du bien en faisant du bien aux autres”, disait notre fondateur. Il s’agit de prendre le temps de s’arrêter, de faire un point sur le sens donné à notre travail, à nos engagements, à notre vie. C’est ce temps qui nous permettra d’être d’autant plus efficaces dans le sens où nous laisserons une part à l’inattendu, aux rencontres, aux nouveaux défis. Ce temps qui nous rendra plus disponible pour faire le bien aux autres.

Frère Jean-Guillaume