Le 7 avril 2025, le président de la République italienne a décerné la médaille d’or du Mérite de la Santé Publique au Frère Florent Priuli, médecin et religieux de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu bien connu de la province de France. Cette distinction honore une vie entièrement consacrée au service des plus vulnérables, notamment au sein de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, au Bénin.

Originaire de Cemmo, en Italie, Frère Florent a débuté sa mission en Afrique en 1969 comme infirmier au Togo. Après être devenu médecin en 1979, il s’est installé à Tanguiéta, où il a transformé un petit hôpital de 82 lits en un centre de référence de plus de 420 lits, desservant aujourd’hui environ 200 000 habitants. L’établissement est également un site de formation pour les étudiants en médecine de l’université de Parakou.

L’hôpital a été reconnu en 2024 comme la meilleure structure sanitaire de la région de l’Atacora par le Département de la Santé du Bénin. Ce succès est le fruit d’une collaboration étroite entre les Frères de Saint Jean de Dieu, des volontaires internationaux – notamment de France – et des partenaires locaux.

Frère Florent incarne l’esprit de compassion et de dévouement prôné par Saint Jean de Dieu. Son engagement témoigne de la force de la solidarité internationale et de la mission hospitalière de l’Ordre, vécue dans 54 pays avec humilité et amour. 

Pasteur infatigable et artisan de paix, le pape François, décédé le 21 avril dernier, laisse derrière lui un héritage spirituel marqué par des appels constants à l’hospitalité, comme visage concret de la fraternité.

Cette valeur, chère à l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu, trouve un écho particulier dans les paroles du pape François. À travers ses discours, ses gestes et ses rencontres, il a donné un visage concret à cette fraternité : celui de l’hospitalité, une attitude du cœur qui accueille l’autre sans condition, en particulier le plus fragile.

Une hospitalité enracinée dans la dignité de chacun

Le fondement de l’hospitalité, pour le pape François, n’est ni une stratégie humanitaire ni un simple réflexe de compassion : c’est la reconnaissance de la dignité inaliénable de chaque personne, quelle que soit son origine, sa condition ou son histoire.

Dans Fratelli tutti, il écrivait :

« Il faut affirmer avec force que l’égale dignité de tous les êtres humains, quelles que soient leur origine, leur couleur ou leur religion, est une vérité fondamentale. »
Fratelli tutti, § 39

C’est à partir de cette conviction que naît l’hospitalité véritable : celle qui fait place à l’autre, qui lui offre un nom, une voix, une histoire à entendre.

De la charité à la rencontre : une hospitalité qui transforme

Le pape François ne se contentait pas de dénoncer ou de proclamer. Il montrait, par l’exemple, ce que signifie rencontrer vraiment ceux qui sont aux marges.

« Il ne suffit pas de donner du pain si on ne partage pas aussi sa propre vie, si on ne prend pas le temps de regarder l’autre dans les yeux, de lui serrer la main, de l’écouter, de dire son nom. »
Discours lors de la Journée mondiale des pauvres, 17 novembre 2019

L’hospitalité devient alors une expérience mutuelle de transformation : celui qui accueille et celui qui est accueilli changent tous les deux. C’est là le cœur même de l’héritage spirituel laissé par le pape François : une fraternité incarnée, vécue dans le concret du soin, de l’écoute, du partage.

Pour aujourd’hui : faire de l’hospitalité une mission vivante

En ces jours où l’Église fait mémoire du pape François, il nous revient de faire fructifier son héritage.

Les Frères de Saint Jean de Dieu et les membres de la Famille hospitalière, à la suite de leur fondateur et à la lumière des enseignements du pape, sont appelés à réaffirmer l’hospitalité comme cœur de leur mission : accueillir sans condition, soigner avec tendresse, reconnaître en chaque frère un visage du Christ.

« C’est dans les périphéries qu’on entend le cri de Dieu le plus clairement. »
Pape François, homélie du 5 février 2017

37 responsables de la pastorale des établissements Saint Jean de Dieu du grand Ouest se sont retrouvés à Angers pour la première journée pastorale de l’Ouest, regroupant les acteurs de l’aumônerie, religieux et bénévoles, autour du thème : « Pèlerins d’espérance auprès des résidents, comment s’engager durablement au service de l’hospitalité ? ». Sœur Lorette témoigne. 

Cette journée, nous l’avons voulue dans le grand Ouest pour faire connaissance. Les deux chargés d’engagement nommés auprès des établissements de la Fondation Saint Jean de Dieu, Thomas et moi-même, connaissions à peu près tous les groupes. En revanche les groupes ne se connaissaient pas. Tous les établissements ont répondu à l’invitation : le Croisic, le Sacré-Cœur, Vivre Ensemble (Rose Giet, Régina, l’Angevinière), les Récollets, la Tremblay (les Capucins, Saumur), et les sœurs dominicaines de la présentation de Tours qui viennent de passer aussi leur établissement à la fondation.

Nous avons été accueillis au Centre du Bon Pasteur, avec le charme du printemps qui force l’admiration des participants. Geneviève Delostal, directrice territoriale des établissements des Pays de la Loire pour la fondation, a dit sa joie de nous voir tous rassemblés, « formant désormais une seule et même Famille hospitalière au service des résidents. »

Chaque établissement a présenté ses activités et sa façon d’être auprès du résidents. Les présentations étaient variées et très enrichissantes. D’un établissement à l’autre, d’une MAS à l’autre, d’un EHPAD à l’autre, ou encore d’une MAS à un EHPAD, on retrouve l’esprit qui animait saint Jean de Dieu et les différents fondateurs des congrégations qui ont transmis aujourd’hui leurs établissements à la Fondation Saint Jean de Dieu. Tous avaient la volonté d’agir au service des plus fragiles, des plus vulnérables et des plus précaires.

Voilà ce que les congrégations, en rejoignant la Fondation, cherchent à pérenniser : leur charisme.  Cette volonté d’agir au service des plus fragiles est commune à tous, à la façon de nos fondateurs et à la suite de Jean de Dieu. Que l’œuvre de la fondation continue à être le lieu où la dignité de la personne est toujours convoquée dans les soins.

Souhaitons qu’une telle journée pastorale soit élargie un jour aux autres établissements de la fondation !